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Avortement

Le XXème siècle est la conquête par les femmes du droit à la maîtrise de leur fécondité par l'usage de la contraception et un recours possible à l'avortement. La sexualité se dissocie progressivement de la procréation. Avec l'image de Brigitte Bardot, c'est l'avènement du corps féminin moderne, libéré de ses entraves et de ses principes moraux. Avec la première guerre mondiale et les pertes humaines, il y a une série de mesures répressives contre l'avortement. La publicité en faveur de la contraception est entravée et on fait appel à des juges professionnels pour les cas d'avortement En 1956, l'association Maternité Heureuse, devenu le Planning Familial en 1960, diffuse pour les couples des informations sur la contraception. Le 10 juin 1961, le premier planning familial est ouvert à Grenoble. La France est cependant en retard sur le reste de l'Europe, à cause de la politique nataliste de l'État et l'opposition de l'Église catholique. Le divorce et l'avortement restent tabous, mais la contraception et le contrôle des naissances sont abordés. En 1968, il y a une rupture politique, sociale et culturelle, où le MLF (Mouvement de Libération des Femmes) s'impose sur la scène publique déclenchant un débat national sur la contraception et l'avortement. En 1967, la loi Neuwirth autorise avec d'importantes réserves la contraception pour les filles majeures (plus de 21 ans). Les décrets d'application de cette loi ne sont publiées qu'en 1972. C'est l'action féminine qui accélère le processus

En avril 1971, dans la presse, 343 femmes, connues ou non, déclarent s'être faites avortées. Cela deviendra le Manifeste des 343. Quelque chose qui appartient à l'intimité des femmes et des familles se retrouve sur le devant de la scène.

En 1972, c'est le procès de Bobigny, où on juge une fille aidée par sa mère pour avortement.

Le MLAC (Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception), qui réunit des militants et des médecins est crée en 1973-1974. Ces médecins pratiquent illégalement des avortements de masse. Auparavant, en 1955, la loi autorisait l'avortement thérapeutique afin de « sauver la vie de la mère ».

Face à cela, le président de la République Valéry Giscard d'Estaing et la Ministre de la santé Simone Veil présentent au Parlement en 1974 deux textes de loi.

Le premier porte sur la contraception, en décembre 1974, qui supprime les entraves existantes pour les mineures de la loi Neuwirth de 1967. La contraception date donc de 1974, et non pas de 1967. Le second texte porte sur l'interruption de grossesse (IVG), en janvier 1975, adopté grâce aux voix de l'opposition. La loi est prévue pour cinq ans et confirmée en 1979. Il y eut de nombreux débats autour de cette loi, dans tous les partis politiques, il était difficile pour les hommes politique d'accepter cette liberté du corps des femmes. François Mitterrand ne signe qu'en 1982 le décret sur le remboursement de l'IVG par la Sécurité Sociale.

En 2001, le délai de l'IVG passe de dix à douze semaines.

Cette liberté de pouvoir maîtriser sa fécondité est un des événements historiques de ce XXème siècle.

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